La cnil anglaise compte infliger une amende à facebook

Cambridge Analytica : la donnée au service de la politique

Pour rappel, cette affaire mettait en scène la société Cambridge Analytica, suspectée dans un premier temps d’avoir collecté et exploité les données à caractère personnel de plusieurs millions d’utilisateurs de Facebook sans leur consentement afin d’aiguiller les électeurs dans leur vote lors de l’élection présidentielle américaine de 2016 qui opposait Hillary Clinton à Donald Trump.

Mais ce n’était pas tout, puisque après une première enquête visant à déterminer si Cambridge Analytica était bien coupable de ces manipulations, la question s’est posée à propos du Brexit.

La sortie de l’Union Européenne du Royaume-Uni manipulée ?

Après que Cambridge Analytica ait été reconnu responsable de collecte et exploitation illégale de données à caractère personnel pour influencer la campagne américaine, l’ICO avait lancé, en mars 2018, une enquête afin de savoir si de mêmes agissements pouvaient être constatés de la part de Cambridge Analytica concernant le referendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.

Fait n’allant pas en sa faveur, le géant américain Facebook reconnaît en plus de lui-même avoir eu connaissance depuis 2015 des agissements de Cambridge Analytica.

Facebook sanctionné comme exemple

Dans un communiqué publié début juillet 2018, l’ICO annonce avoir conclu, lors de son enquête, que Facebook avait enfreint la loi en omettant de protéger les données personnelles et que l’entreprise n’avait pas fait preuve de transparence quant à la façon dont les données personnelles avaient été recueillies.

Il annonce, de plus, son intention d’infliger une amende de £500.000 à Facebook pour violation de la loi britannique sur la protection des données.

Facebook dispose néanmoins de la possibilité de répondre à la mise en demeure avant que la décision finale ne soit prise.

Pour rappel, la société Cambridge Analytica a été dissoute avant la fin de l’enquête de l’ICO, et ne craint donc pas de sanction.

Quant à Facebook, les faits lui étant reproché ont cessé avant l’entrée en vigueur du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), lorsque Cambridge Analytica a cessé son activité, de sorte que les amendes renforcées prévues par le RGPD ne pouvaient être prononcées.

L’ICO souhaite néanmoins montrer, par cette sanction, qu’il se tient prêt à poursuivre et punir les mauvais acteurs du secteur de la Data.

Reste à vérifier si Facebook acceptera de payer l’amende.

Sources :

Site officiel de l’ICO